Le Casseur d’os – volume 8

Notes d’Ornithologie Pyrénéenne N° XIII: novembre 2006 à octobre 2007

Basées sur plus de 13 000 données, ces N.O.P. n° XIII voient apparaître de nouvelles modifications taxinomiques dans les séquences des genres Aquila et Tringa (passage des genres Xenus et Actitis en début de séquence) et de nouveaux noms génériques pour certains Laridés (le genre actuel Larus n’étant pas considéré comme monophylétique, avec création de 5 nouveaux genres dont Chroicocephalus pour les Mouettes de Bonaparte, rieuse et le Goéland railleur et Hydrocoloeus pour la Mouette pygmée) et Sternidés avec changement de classement afférent. Pour les lecteurs intéressés par les raisons de ces modifications, se reporter à l’article paru dans Ibis, vol. 149 (2007), pp. 853-857, où les références aux articles originaux seront trouvées.

Trois espèces nouvelles pour le Bassin de l’Adour ont été observées durant la période considérée : la Fauvette épervière à Anglet, la Rousserolle verderolle à Pontonx et le Pouillot à grands sourcils à Bénéjacq ; plusieurs autres d’occurrence très rare (deuxième à cinquième fois) ont également été notées : Busard pâle au col de Soulor, Faucon crécerellette en plusieurs sites, Goéland d’Audouin et Guifette leucoptère à Moliets-et-Maa, Sterne de Dougall à Anglet, Jaseur boréal à Orx, Fauvette passerinette à Arrens-Marsous, Sizerin flammé au col de Lizarrieta, Bruant nain à Villefranque. Concernant les espèces communes, il est à noter la bonne année que constitue 2007 pour le Tarier des prés, les Pies-grièches écorcheur (abondante en nidification) et à tête rousse (nombreuses observations de migrateurs) et le Gobemouche noir (en automne) en particulier, ainsi qu’un retard dans les dates moyennes d’arrivée du Coucou gris, du Martinet noir, de l’Hirondelle de fenêtre, du Rossignol et de quelques autres espèces ; ce déphasage est dû à une période de mauvais temps s’étalant sur les deuxième et troisième décades de mars. Plusieurs espèces d’anatidés se sont reproduites en 2007 dans notre région : Canards chipeau (4 familles) et souchet (1 cas), Fuligule milouin à Orx, Sarcelle d’hiver à Léon.

Le lac collinaire de Lourenties-Luquet, à cheval sur les départements des Pyrénées-Atlantiques et des Hautes-Pyrénées est dénommé « lac du Gabas », le lac collinaire situé sur les communes de Momas et Mazerolles (Pyrénées-Atlantiques) est dénommé « lac de l’Ayguelongue », des noms des cours d’eau sources de ces réservoirs.

Il nous est très agréable de remercier tous les collaborateurs sans qui ce type de synthèse ne serait pas réalisable, certains nous étant fidèles depuis le début, d’autres nous ayant rejoint en cette année 2007. Nous comptons sur la continuation de votre aide par l’envoi régulier de vos données d’observation ainsi que sur vos remarques sur cette synthèse 2006-07 (erreurs relevées, pistes d’amélioration, compléments à apporter, etc.).

Le Pic de Sharpe Picus viridis sharpei dans les Pyrénées occidentales

Le Pic de Sharpe Picus viridis sharpei, dénommé aussi Pic vert ibérique, habite la Péninsule ibérique et déborde en France aux deux extrémités de la chaîne des Pyrénées. Dans la partie occidentale, sa répartition était très imparfaitement connue ; aussi, le GOPA a mis en place une enquête qui a duré 4 ans aux fins de délimiter son aire actuelle de répartition dans cette région. Les résultats obtenus sont détaillés vallée par vallée (départements des Pyrénées-Atlantiques et des Hautes-Pyrénées) non sans avoir au préalable présenté un historique de ce taxon décrit en 1872 par DRESSER et ses rapports avec Picus viridis viridis. La zone de présence du Pic de Sharpe, dans les Pyrénées occidentales, s’étend de la côte atlantique (Hendaye) à l’extrême est des Hautes-Pyrénées (vallée d’Aure) sur une bande de faible largeur avec une absence dans les vallées d’Ossau et d’Arrens (dans l’état actuel de nos connaissances). Il « cohabite » avec viridis sur de nombreuses localités, ayant une préférence pour les grands massifs boisés où viridis semble peu implanté. Pour rendre compte de cette distribution, il est proposé des hypothèses de peuplement de ce taxon (ancienneté et modalités d’installation) ainsi qu’une réflexion sur la nature des taxons viridis/sharpei.

Le suivi des oiseaux de rivière dans les Pyrénées : protocole et estimation de densité.

L’estimation précise de l’abondance d’une population, d’une espèce ou d’une communauté d’espèces est cruciale pour suivre ou apprécier l’état de celle(s)-ci et lorsque l’on veut prendre des décisions en terme de gestion. Pour les oiseaux de rivière, différentes stratégies de suivi existent et elles peuvent être couplées à une modélisation plus ou moins poussée. Dans les Pyrénées, j’ai choisi un suivi par recensement linéaire, associé à l’utilisation d’un modèle mathématique très simple (le modèle binomial) pour fournir un estimateur simple et pertinent de l’effectif d’oiseaux nicheurs associé à un intervalle de confiance et à une mesure de leur probabilité de détection. Dans ce travail, je présente succinctement l’approche utilisée et les premiers résultats concernant le suivi à long terme des oiseaux de rivière en vallée d’Ossau (Parc National des Pyrénées). Alors que les densités de Chevalier guignette sont très faibles, celles de Cincle plongeur y sont fortes (1,00 – 2,25 couples nicheurs/kilomètre) et figurent parmi les plus élevées d’Europe. En conclusion, je livre quelques perspectives méthodologiques.

Afflux inhabituel d’Ibis falcinelles Plegadis falcinellus dans le bassin de l’Adour en 2005

Au printemps 2005, jusqu’à 16 Ibis falcinelles d’origine espagnole ont fait halte sur trois sites différents du bassin de l’Adour. Le statut de cette espèce permet d’appréhender l’aspect inhabituel de cet afflux pour notre territoire. Les aspects chronologiques et comportementaux de ce stationnement sont présentés. Enfin, la reconstitution du trajet effectué par ces oiseaux permet de conclure que les mouvements observés correspondent au prolongement de l’erratisme postnuptial associé à un stationnement printanier.

Complément à l’inventaire des collections d’oiseaux des Pyrénées et du sud-ouest de la France

Cet article est un complément à l’inventaire des collections d’oiseaux naturalisés des Pyrénées et du sud-ouest de la France. Il recense essentiellement des spécimens conservés dans les muséums d’histoire naturelle de Genève et de Paris.

Le statut des aigles dans la région pyrénéenne et sur le littoral aquitain : quelques compléments

Cet article apporte de nombreux compléments au statut du Pygargue à queue blanche et des Aigles du genre Aquila dans les départements des Pyrénées françaises et du littoral aquitain (voir DUCHATEAU, 2006). L’Aigle impérial Aquila heliaca a été observé pour la première fois dans la région considérée (Gruissan, Aude, le 13/10/2007).

Le Phragmite aquatique Acrocephalus paludicola dans le Bassin de l’Adour

Le Phragmite aquatique Acrocephalus paludicola est considéré comme un migrateur automnal rare dans le Bassin de l’Adour avec onze observations de 1979 à 2007. Après une revue de son occurence en France et en Espagne, nous analysons le statut ancien de l’espèce dans notre région ainsi que les données récentes, ce qui permet de souligner la forte sous estimation des effectifs transitant réellement dans le Bassin de l’Adour.

Le Busard pâle Circus macrourus dans le Bassin de l’Adour

Le Busard pâle Circus macrourus est un migrateur occasionnel en France et n’a fait l’objet que de six observations à ce jour dans le Bassin de l’Adour : une printanière et cinq automnales concernant toutes des mâles adultes. Ces données sont mises en regard du pattern d’apparition de l’espèce dans notre pays.

Les commentaires sont fermés